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2020/08/08

ICCARRE Chez Drucker


Feuilleton de l'été 2020: L'histoire de l'intermittence
Et... LIVE Covid... Car pour nous ce n'est pas fini...

Dans un billet ancient JCM déclare (que je remercie, au passage):



La vidéo "Leibowitch chez Drucker (Vivement Dimanche)" a disparu de YouTube (comme presque tout ce qui nous reste de Leibowitch comme témoignage Vidéo). Je travaille à archiver des copies. j'ai la vidéo, mais je ne sais plus où je l'ai trouvée. On trouve la piste Audio (ce qui est largement suffisant), que l'on peut écouter depuis le site de Valas, ici. j'en garde une copie, donc me faire signe si le lien disparait.

Michel Drucker:
On va accueillir un grand chercheur qui enseigne à l' hôpital Raymond-Poincaré à Garches, spécialiste du Sida... Il a été l'un des pionniers de la découverte du virus, je vous demande d' accueillir le docteur Jacques Leibowitch...
Tu voulais qu'il soit là parce que la façon de se soigner a changé...

Josiane Balasko: J'ai un ami qui m'a simplement dit que Jacques était en train de faire un protocole de test sur une centaine de patients:
au lieu de prendre énormément de médicaments, chaque jour, les personnes séropositives en prennent beaucoup moins, ce qui simplifie et soulage leur vie.

Michel Drucker: Vous êtes l'inventeur de la trithérapie au milieu des années 90, et depuis 10 ans, vous pilotez un projet baptisé Icare. Intermittent, en cycle court, les antirétroviraux restent efficaces, ça veut dire que vous êtes en train de démontrer qu'on peut alléger le traitement tout en gardant son efficacité...

J. Leibowitch: On peut libérer un certain nombre de jours sans médicaments sans que le virus revienne, c'est-à-dire qu'après un traitement d'attaque efficace, les conditions sont telles dans l'organisme du patient que le virus a du mal à rebondir, une éclipse virale alias temps de latence virale qui nous permet d'espacer les bombardements anti rétroviraux.

Michel Drucker: Jusqu'à présent, la trithérapie, c'est beaucoup de pilules 7 jours sur 7...

J. Leibowitch: La règle établie, contre laquelle j'ai du mal a faire passer l'invention, c'est que c'est 7 jours par semaine, sinon, vous allez en enfer.

Michel Drucker: Maintenant, c'est entre 4 fois et 1 fois par semaine...

J. Leibowitch: On peut arrêter certains traitements jusqu'à 6 jours par semaine sans que le virus ait eu le temps de rebondir.

Josiane Balasko: Que faut-il faire pour que ça devienne quelque chose de répandu?

J. Leibowitch: Il faut que la règle soit changée. C'est une question de psychologie, de physiologie, ça fait quand même beaucoup de médicaments chimiques en moins...

Michel Drucker: Cela dit, il ne faudrait penser qu'on peut faire ça de façon sauvage...

J. Leibowitch: L'auto-prescription c'est interdit, il faut que ça soit piloté par un médecin, et jusqu'à présent, les médecins ne le font pas puisque la règle n'a pas été changée, c'est pourquoi je suis content d'être là pour présenter le projet Iccarre et la bonne nouvelle, qui est la réduction de 40% à 85% des médicaments pour ceux qui doivent les prendre à vie.

Josiane Balasko: Je vais lire un extrait d'une lettre d'une de ses patientes: J'ai 49 ans, je suis séropositive, aujourd'hui, je témoigne pour être entendue. Nous sommes une petite centaine de patients à prendre la trithérapie entre 1 et 3 fois par semaine au lieu des 7 jours sur 7 préconisés par le corps médical: pour ma part, je suis à 3 jours par semaine et tout va bien.
De plus, il serait temps de dire que les personnes séropositives sous traitement ne contaminent pas leur partenaire, c'est-à-dire qu'elles peuvent avoir des rapports sexuels non protégés sans que le virus se transmette.
LE SIDA NE PASSE PAS PAR TOI CAR JE ME SOIGNE …

Michel Drucker: Ça veut dire qu'avec ces modalités allégées, les patients séropositifs pris en charge ne sont plus transmetteurs du virus... Vous avez du mal à convaincre vos confrères?

J. Leibowitch: Oui, parce que la chose établie s'est établie durement, au fil des quinze dernières années où les marques ont été prises dans des conditions difficiles - c'était plutôt le virus qui était gagnant; donc on a constitué une règle sur la défensive, et pour la changer, il faut que le peuple séropositif la demande.
Les droits du patient séropositif à être correctement traité le droit à la juste posologie, ça ne viendra pas tout seul comme ça, il faut le demander, et j'ai eu beaucoup de mal pour arriver jusqu'à vous, et je remercie la partie invitante et ce patient.

Michel Drucker: Donc, il s'agit d'ajuster les prises d'antiviraux au strict nécessaire et suffisant...

J. Leibowitch: Oui, c'est d'ailleurs la règle médicale déontologique, c'est ajuster les traitements à ce qui est nécessaire.

Josiane Balasko: Tu penses que le fait de consommer moins de médicaments fera chier les laboratoires?

J. Leibowitch: N'attaquons pas les laboratoires, pour l'instant, ce sont les barons de chaire qui gèrent la situation et ils ont beaucoup de mal à accepter que cette révolution pacifiante et libératrice viennent d'eux.
La bonne nouvelle, c'est qu'on va pouvoir réduire de 40 à 85% quand on aura changé la règle, la moins bonne nouvelle, c'est que je suis le seul à le faire, ce serait bien que d'autres le fassent.

Michel Drucker: C'est pourquoi vous êtes là aujourd'hui. Merci, docteur. Au revoir, merci.

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