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2016/09/03

ANRS-4D et la triche

ANRS-4D et la triche

La triche dans ANRS-4D: ça énerve!


Ce qu'ANRS-4D a permis de découvrir


En Bref:
- que J. Leibowitch avait dit vrai: on peut suivre le 4/7, dans les règles
- Eviplera ® est éligible au 4/7
- on peut faire le 4/7 direct: sans passer par 6/7, 5/7
- il y a de la triche dans les essais
- il y a eu sabotage dans cet essai, non sponsorisé (voir ci-dessous)
- aucun échec intrinsèque dans cet essai
- pour les patients 100 % éligibles et 100% observants, les CV régulières n'ont rien appris: elles sont inutiles
- que les auteurs craignent de mettre en avant la rémission pharmaceutique, le gain économique et le potentiel dans les pays pauvres.
- le guide pratique avait des restrictions que l'on peut désormais lever.


Les 2 tricheurs: débusqués! par le dosage


Non au dopage! Non à la triche! Non aux tricheurs: le dosage vous met à jour ceux qui pissent bleu, et, aussi, ceux qui ne prennent pas leurs médocs du tout!

Le Figaro relève la triche:
«Parmi les 4 patients en échec, l'un a abandonné rapidement par peur, et deux n'ont vraisemblablement pas bien suivi leur traitement», explique Pierre de Truchis (hôpital Raymond-Poincaré), qui a conduit l'étude.

Oui, de Truchis a bel et bien accordé une interview! Il lâche le morceau ici:

Dr De Truchis: ... deux de ces trois avaient des dosages plasmatiques de médicaments bas qui laissent penser qu'ils ne prenaient pas tout à fait la dose attendue de médicaments

Qui sont les 2 patients en question? Identifier 2 patients sur 3, sur critère de dosage bas c'est facile... Puisque 1 des 3 patients a toujours un dosage largement discernable.

Le patient numéro 2 prend manifestement Atripla ®; il a une concentration d'Efavirenz en période ON bien au-dessus de la moyenne (3669 pour une moyenne, parmi les 100 patients de 2218) et en période OFF 1543 (pour une moyenne en OFF de 692), ce qui est même une concentration digne du ON. Si de Truchis compte ce patient comme celui qui ne prend pas ces médocs, il va falloir qu'il s'explique. Car, sur ce qu'il a publié, c'est bien le patient #2 qui prend ses médicaments correctement.

Qui sont donc ceux qui ne prennent pas la posologie commandée par l'essai ? A part #1 et #3 ? Qui ont effectivement des doses si faibles qu'on ne les détecte plus. Y compris en période où ils devaient prendre. Donc c'est clair.

Avoir des concentrations non détectables alors qu'on est censé prendre les médicaments et qu'on reporte une adhérence de 100 %, c'est mentir!

Madame, Monsieur: votre médecin vous a prescrit Kivexa + 1 inhibiteur de protéase, à prendre chaque jour, et vous sautez des prises ? On vous comprend !... Vous êtes dans un cercle vicieux: vous supportez mal les IP, vous sautez des prises, votre médecin s'en rend compte, craint la résistance, donc vous laisse sous IP. On comprend votre intérêt pour le cycle court. On comprend... Mais de là à mentir à l'investigateur... Votre mensonge nous coûte: relancer l'essai, différer le déploiement de la stratégie de 3, 4 voire 5 ans. Les millions de patients qui sont en attente d'une stratégie fiable ou plus simplement d'un traitement (pour cause de pénurie), ne vous disent pas merci! Là ce qui préjudiciable et condamnable c'est le mensonge.

Note pour les essais à venir: il ne fallait pas que les gens veuillent rentrer dans l’essai pour interrompre leur traitement. Ce devrait être le premier critère de non inclusion dans l’essai. Exclure quiconque voudrait rentrer dans l’essai pour arrêter son traitement.

On remercie toujours les volontaires... sauf les menteurs!

Triche (provisoire): ça ne compte pas!

La triche ce n'est pas tout... Jetez un oeil à notre analyse complète d'ANRS-4D...

Bonne rentrée ... Bon WeekEnd et bonne bourre!

Les commentaires


Paris-Go! 14 septembre 2016 à 06:11


Charles-Edouard 15 septembre 2016 à 01:46


Anonyme 18 septembre 2016 à 08:36



3 commentaires:

  1. Paris-Go!14/9/16

    Bonjour,

    Après 3 ans d'Eviplera (traitement en primo infection) mon infectiologue, face à une situation plus que stable et de bons chiffres de T4, et face à ma peur du Truvada sur le long terme, me propose de switcher pour une bithérapie Lamivudine/Tivicay. Quelqu'un est sous le même traitement ? Pour l'instant elle n'est pas chaude pour diminuer les prises 4/7 car manque de puissance de l'étude (selon elle). Elle préfère passer en bithérapie.

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    Réponses
    1. Elle n'est pas chaude... elle n'est pas chaude... Elle ne le sera jamais. Par contre si tu lui propose de faire un exposé moyennant finance, là ça le fait...

      Il y a 405 patients, dûment documenté, qui sont entrés dans le cycle court (Foto, Breather, Faucy, ICCARRE1 & 2, ANRS-4D) Que faut-il de plus? ANRS-Quatuor ?
      Cela fera 640 patients de plus, soit un peu plus de 2 fois plus. Bon, si on veut... Il y aura toujours de gens pour rester dans une doxa, qui n'est pas anodine: le médicament n'est jamais anodin, il cause des complications et des morts prématurées.

      Passer à la trappe les 405 volontaires qui ont essayé le cycle court, c'est mal les remercier. Les gamins de 8 ans de l'essai Breather avaient des réticences, les ont surmontés, et les voilà, avec succès en 5/7.
      Si un gamin de 8 ans, en Ouganda, peut le faire pourquoi un jeune adulte, à Paris, ne pourrait-il pas?

      D'autant que le jeune adulte à Paris sait maintenant, grâce à ANRS-4D que c'est sans risque; le gamin Ougandais, qui t'a servi de cobaye, lui, il ne le savait pas. Comment de cobaye humains leur faudra-t-il? Nos volontaires, bien encadrés, bien suivi, n'ont-ils pas le désir de faire avancer la science, tester le 3/7 ?
      Faut-il gaspiller du volontaire pour faire de la confirmation, qui, de toute façon, ne convaincra jamais une virologue, qui ne voudra pas en entendre parler, car son véritable employeur ne veut pas en entendre parler. Point barre.

      Au-delà, on peut aussi constater qu'il y a une typologie du médecin réticent comme de la patiente frileuse: les médecins qui se sont lancé dans le cycle court sont tous des hommes.
      Sauf s'il s'agit du segment pédiatrique.

      Chez les patients, c'est la même chose: ce n'est pas tant le sexe qui est déterminant, mais le caractère 'masculin'. D'autant que les ICCARRIENS peuvent ainsi offrir la PreP à leur chéri(e), ou à des patients sans visage.

      Pour le caractère 'féminin', 'légitimiste', bien rangé, il reste en effet la bithérapie de Tivicay (tm) (avec Lamivudine, en général): elle permet d'ouvrir vers la mono de Tivicay (tm)
      Malgré à peine une cinquantaine de patients documentés, cette stratégie fait flores à Paris, ce qui prouve bien que ce n'est pas le niveau de preuve qui prime.

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  2. Anonyme18/9/16

    Merci Charles Edouard
    J'ai beaucoup ri ! Je me suis régalé: enfin un parler vrai. ce que vous dites est pertinent et juste

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