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2015/12/26

ICCARRE et rémission


ICCARRE et rémission


Je diffère volontairement le billet qui discute de la présentation de Ch. Katlama à EACS-2015. Pour les plus pressés, voir les transparents et le résumé. C'est le coup de grâce...

Les questions que les gens vont commencer, rétrospectivement, à se poser sont dévastatrices ...

Dur, dur pour les médecins: mon médecin est nul, toute sa conception est anéantie:

- Oui, le TasP, ça marche
- Oui, la PreP ça marche
- Oui, il y a des interactions médicamenteuses non-décrites
- Oui, l'allègement ça marche

Mon médecin est anéanti. Je lui en veux un peu. Même beaucoup...
Je vois que le changement va être douloureux. Rétrospectivement... Tout ce temps perdu et toute cette souffrance inutile infligée. Aujourd'hui et demain ... Comment gérer l’inévitable tournant vers les allègements?

Voici quelques questions ouvertes: A quoi sert Triumeq ® ? Prescrire Stribild ® aujourd'hui n'est-ce pas restreindre les options de demain ?

Faut-il attendre ? Oui... on peut attendre ... attendre quoi ? Attendre jusque quand ? A un moment, il faut virer sa cuti, et changer de logiciel.

Si les médecins ne changent pas maintenant, elles vont se trouver en porte à faux vis-à-vis des patientes, qui, elles, se posent des questions et trouvent des réponses.

Oui! ICCARRE c'est un bon plan! ... Aucun médecin, (hors le cas unique, non reproduit, de Hutter, à Berlin) n'a jamais offert ne serait-ce qu'une année de rémission à un patient chronique.

Leibowitch, Cohen, Faucy, Dybul, Butler ont, depuis une dizaine d'années environ, démontré le concept de rémission pharmaceutique. Leibo l'explique ici.

Même parmi les rares Viscontis, seuls quelques uns auront une rémission durable: pour la vaste majorité, la lune de miel ne dure que quelques mois, au mieux quelques années: Ils les comptent leurs années de rémission.

Comment comptent-ils leurs années de rémission ? Ils contemplent les années de non-prise médicamenteuse, les années de trithérapie restées au placard.

Et bien moi aussi... Je peux faire pareil...

ICCARRE VIH rémission cure HIV Lamivudine sparing économie allègement Visconti
Il y en a tellement que ce n'est pas facile de faire tout tenir sur une photo. Il y en a tellement! Pour faciliter la prise de photo, je me suis limité à la Lamivudine, puisque ça parle à tout le monde: la quasi totalité des patients prennent la Lamivudine, fluorée ou pas, coformulée ou pas. Si vous voyez 3TC ou FTC dans votre combo, alors, c'est ça...

Ce n'est pas elle qui pose un problème identifié de toxicité (quoique...), c'est ce qui va avec... Et là les accessoires, toxiques, sont variés. Je circonscris à la Lamivudine, cela parle à tout le monde. Dans sa tête, il suffit de multiplier par 3!

Je dois à Leibowitch (et certainement pas à mon médecin...) des années de rémission!

Pour découvrir: voici un enregistrement, transcrit par le comité des familles:


ICCARRE VIH rémission cure HIV Jacques Leibowitch Garches allègement


C’est cela la bonne nouvelle!


2015/12/19

Jackpot et cachoteries


Gros Jackpot et petites cachoteries



PADDLE, dévoilé à l'EACS-2015, et déjà commenté ici et , (voir les transparents) est le sujet à la mode. Pour ceux qui ont compris ma page sur la monothérapie de Tivicay ®, et mes commentaires sur son efficacité, ces résultats ne sont pas une surprise... Ca marche, illico, en monothérapie de Tivicay, d'attaque, sur 7 patients sur les 10 de l'essai NCT00708110 (ING111521), qui n'a duré que 10 jours... Alors, à l'évidence, on n'est guère surpris.

Et, nous ne sommes pas au bout de nos surprises (qui n'en sont pas...)

Non seulement c'est très puissant, mais aussi surdosé ! Il suffit d'attendre...
Ça va finir par sortir... Si on lit bien l'essai ING111521, c'est dedans.

On va vite se poser 2 questions:

- Stribild ® a-t-il encore une place en première ligne ?
- Triumeq ® est-il un médicament inutile ?

Et... Comment en est-on arrivé là ? Comment se fait-il qu'un clinicien Argentin soit en avance sur les (prétendus) 'phares' américains ou français ? Il n'y a pas eu un clinicien aux USA, pays du pharma-business, pour avoir eu l'idée; idée qu'ils dénigrent au prétexte que tous ces petits essais sont faits 'hors' déclaration 'officielle'. Nous, on s'en fiche...

Shionogi ®, ViiV Healthcare ® : le Jackpot et autres cachoteries


Sovaldi ® s'est rendu célèbre par son prix exorbitant. Gilead Science a rentabilisé en 1 année le rachat de Pharmasset, société de petite envergure, possédant le Sofosbuvir, pour 11 Milliards de Dollars. Les assurés sociaux du monde solvable l'ont senti passer. Stribild ®, du même fabricant, c'est 1/2 million de dollar de revenu par nouveau patient recruté: 2500 USD/mois/patient: 30.000 US$ par an, pendant la durée des brevets... Que l'on va faire durer au moins 20 ans... ça fait au moins 600.000 $/ patient.

Shionogi, avec son Dolutégravir ne va pas être en reste. Inconnu du grand public, Shionogi, Osaka, Japon, s'est déjà rendu célèbre pour avoir inventé le meilleur inhibiteur de la '3-hydroxymethylglutaryl coenzyme A reductase', la rosuvastatine. Rosuvastatine? Oui, le fameux Crestor ®, aussi inutile que dangereux, mais ayant un excellent potentiel d'inhibition. La commercialisation via l'Anglais Astra Zeneca (ex-Imperial Chemical) en fait un blockbuster, l'un des plus gros profits de l'industrie pharmaceutique.

Donc pour inhiber, Shionogi sait inhiber... Et ça rapporte. Reste à trouver un partenaire commercial: cette fois ce sera ViiV Healthcare. Dolutégravir va générer d’énormes profits, aux dépends de Stribild ® et des assurés, mais ça, c'était déjà acté. La guéguerre ViiV vs Gilead, c'est à mourir de rire, sauf que les victimes sont les patients et les comptes sociaux (donc l'emploi...). Fort de son excellent résultat, Shionogi va vendre assez cher sa molécule à ViiV, dans un deal qui est du même ordre de grandeur que le rachat de Pharmasset. Techniquement moins flagrant, mais du même ordre de grandeur. Vente en 3 volets:

HYPO-DOLU monotherapie Tivicay Dolutegravir Shionogi ViiV healthcare
- Shionogi se fait attribuer, à titre gratuit, 10 % de ViiV Healthcare,
- Shionogi récupérera donc 10 % de tous les bénéfices de ViiV, sans date limite,
- Shionogi touche en outre une redevance sur sa molécule, à vie.

ViiV Healthcare est estimée à 23 milliards d'Euros, donc 2,3 milliard direct dans la poche de Shionogi. L'accord est scellé en 2012. Cadeau de bienvenue. Le cours est multiplié par 5! C'est le Jackpot! (mérité ou pas selon les convictions de chacun).

Chez GSK, principal actionnaire de ViiV Healthcare, on est content, on a la molécule qui tue, mais on a laissé au passage 2 milliards, plus des redevances. Alors, on a un plan (auquel, Shionogi, larron en foire, ne trouvera rien à redire, son silence est acquis, à grand frais...).

Tout comme Astra Zeneca, (la perfide Albion...), ViiV (GSK), connait parfaitement les rouages.
D'abord, à partir de là, les chercheurs japonais sont invités à retourner à leur chères études et à ne plus claironner l'extraordinaire puissance de DTG. Les éléments de langages sont: DTG c'est bien.
Et, surtout, on ne va pas plus loin...

Cachoteries:


N'était l'article cité ci-dessus, publié 3 ans après l'essai (3 ans !...), et son formalisme imposé (le tableau des caractéristiques des patients, avant traitement), nous ne serions au courant de rien... Seul ce tableau nous permet d'affirmer que Emax est supérieur au 2,6 annoncé (et probablement bien supérieur...). Si vous n'avez pas le tableau, vous ne pouvez pas vous rendre compte qu’Emax est sous-estimé. Alors, ne vous inquiétez pas... Ce tableau va disparaitre.

HYPO-DOLU monotherapie Tivicay Dolutegravir Emax NCT00708110  ING111521 indétectable
Vont disparaitre aussi les 7 patients (70%) indétectables après juste 10 j. de monothérapie.

Shionogi, tout à son autosatisfaction, fait apparaitre les 7 Samouraïs dans le corps de l'article et dans le tableau. Ils y sont... Mais une fois l'accord signé, ils sont réduits au silence: l'article est complété par un graphe de pharmacocinétique, où le graphiste a fait 2 erreurs; un erratum sera d'ailleurs publié pour corriger une erreur (mais pas l'autre...). En un mot, les auteurs et vérificateurs (reviewers), ont laissé passer, sans voir les erreurs. La plus flagrante, c'est que les 7 Samouraïs sont devenus les 3 Mousquetaires, qui, comme chacun sait, étaient 4...

Dans toute la communication qui va suivre, en particulier les monographies remises à la FDA, le tableau initial est retiré au profit d'un tableau différentiel, et 3 des 7 indétectables, passent à la trappe. On enterre... La FDA n'en fait même pas mention, et, dans la documentation remise à la HAS (voir en p. 11), l'essai ING111521, n'est même pas soumis: comme ça, c'est encore plus simple!

Le plan de ViiV va permettre de récupérer les 2 Milliard (et plus): on ajoute une camelote à 2 francs 6 sous (Kivexa = ABC+3TC), généricable et fabriquée à très bas coût, et on augmente de le prix du médicament de 50 %. En coformulant le diamant et la verroterie, on augmente le bénéfice de 50 %. Combinés à DTG, les voilà valorisés à 350 Euros par mois...
Quant aux patients et aux éventuels effets secondaires, tant pis pour eux...

Et voilà ...La vie est belle...

Bon Week-end et bonne bourre !


2015/12/05

Stribild EACS-2015 Hocqueloux


Stribild ®, EACS-2015, Hocqueloux


Voici un commentaire qui me laisse pantois (avec Stribild ®, bientôt Genvoya ®)

La question est une bonne réplique aux âmes effarouchées (et subventionnées).
Prudence disent-elles ! Certes... Mais la prudence commande de préserver aussi ses organes, tous ses organes. L'atteinte rénale ne peut être négligée. Un rein, c'est plus important que leurs profits.
Le Tenofovir (inclus dans Stribild ®) est la cause la plus probable. Il y a tant d'options pour virer le Tenofovir... La proposition de remplacer le Tenofovir Difumarate par du Tenofovir alafénamide (dans Genvoya ®) a plus un intérêt commercial que thérapeutique.
De toute façon, il faut redescendre dans la vallée polluée du 7/7 pour bien valider toute nouvelle stratégie. Et, tant qu'à faire, se débarrasser une bonne fois pour toutes du Tenofovir. Basta!

Je reviendrai prochainement sur les résultats de Ch. Katlama à EACS-2015: il se pourrait (au conditionnel!) que les utilisateurs (présents ou passés) des INI de première génération (RAL ou EVG) soient tenus d'avancer dans les stratégies mono thérapie de Tivicay ® avec une prudence redoublée. Pour les autres, c'est nickel de chez nickel...

Les fabricants connaissent la sur-médication (i.e. empoisonnement légal): Ils vont donc proposer des 'copies' de leur molécules généricables, à des dosages moindres, mais une contrainte plus forte sur le patient: obligation de repas et d'observance 7/7: cela maximise leurs profits alors qu'il existe des solutions éprouvées qui soulagent la patiente à tous les niveaux.
Les INI de première génération ont été utiles, merci ... Passons à autre chose!

Rien de plus facile que de se faire prescrire Tivicay ® + Lamivudine:
Depuis EACS, ça passe comme une lettre à la poste. Et si vous n'y arrivez pas, prenez Rdv chez: Reynes (Montpellier), Hocqueloux (Orléans), Lafeuillade (Toulon), Katlama (Paris): il n'y a que l’embarras du choix. Une fois l'indétectabilité confirmée, rien de plus simple pour continuer: on ne change pas une équipe qui gagne!

HYPO-DOLU EACS 2015 monotherapie Tivicay Dolutegravir cohen pedro Cahn Paddle
Le Dr Pedro Cahn (essai PADDLE), lui, a l’honnêteté de fournir des données brutes.
Le suivi des patients (traitement d'attaque DTG+3TC, où 3TC sert de décoration ...) permet de remettre en perspective l'affirmation un peu rapide du fabricant: plus la dose est élevée plus vite l'indétectabilité serait atteinte.
Les 50 mg, la dose de cheval initiale, permet d'obtenir l'indétectabilité à tous les coups.
Il est surtout évident, ici, que le temps où le virus reste détectable est à proportion de la charge virale initiale.

Dès lors, maintenir la dose de cheval initiale (50 mg à 22 Euros par jour), à vie, pour contenir un lentivirus, cantonné à son réservoir, est une question des plus légitimes.
Traités : OUI, traités et pris pour des idiots: NON !...

DTG+3TC c'est une quasi-monothérapie. Adieu la résistance implique que DTG est super-efficace et que la dose peut être optimisée une fois l'infection calmée.

Si vous tombez sur un clinicien qui ne comprend pas cela, prenez vos jambes à votre cou, et quittez l'empoisonneur en blouse blanche.

Simplification par Dolutégravir en mono- ou bithérapie maintient la suppression virale chez des patients prétraités, par Laurent Hocqueloux



HYPO-DOLU EACS 2015 monotherapie Tivicay Dolutegravir Laurent Hocqueloux bitherapie
Son poster à EACS comprend des résultats aussi impressionnants pour 52 patients, prétraités, en utilisant dolutégravir en mono (n = 21) ou bithérapie (n = 31).

Ici, 9 personnes avaient une expérience préalable avec un inhibiteur d'intégrase. Suivi médian de 27 ( IQR 24 à 40) et 45 (IQR 25 à 70) semaines dans les mono et bi-thérapies, respectivement, tous sauf un participant ont maintenu la suppression virale < 50 copies / ml (avec 96% des CV <20 copies / ml). Un seul cas de rebond viral, chez un patient, très peu observant, sous bithérapie DTG/Maraviroc.


Note, le 09 Oct. 2016: Le rapport complet est disponible:
Dolutegravir-based monotherapyor dual therapy maintains a high proportion of viral suppression even in highly experienced HIV-1-infected patients

Rappelons-le: 95% des patients, stables et indétectables, sont en sur-médication inutile et délétère !

Les commentaires


Zyva 26 décembre 2015 à 07:18


Charles-Edouard! 26 décembre 2015 à 09:19


legoeland 9 janvier 2016 à 12:14


Charles-Edouard! 10 janvier 2016 à 03:00


legoeland 10 janvier 2016 à 10:07


Charles-Edouard! 11 janvier 2016 à 03:15


Charles-Edouard! 11 janvier 2016 à 03:18


legoeland 11 janvier 2016 à 09:18


Anonyme 12 janvier 2016 à 07:24

Palmsprings 24 janvier 2016 à 00:50


Charles-Edouard! 24 janvier 2016 à 00:57


TRITOMAN le 29/01/16


Charles Edouard (prise hebdomadaire unique) le 30/01/16


elsa drezner 12 mai 2016 à 05:39


Zyva 28 décembre 2015 à 01:55


elsa drezner 12 mai 2016 à 05:39


TRITOMAN le 01/02/16


Charles Edouard (prise hebdomadaire unique) le 02/02/16


legoeland le 07/02/16


Charles Edouard (prise hebdomadaire unique)le 07/02/16



2015/11/28

expériences personnelles

Expériences personnelles


Envoyé dans la tronche de Charles-Edouard:

C'est pour cela qu'il ne faut pas se limiter à lire les commentaires, les histoires personnelles sur Internet !... Les bonnes comme les mauvaises ...
Pourquoi ?

Les mauvaises expériences:
Elles sont rares, ce qui est normal: le taux d'échec dans les essais est faible. (5% quand on suit un protocole à sélection aléatoire, et 0% si on sait naviguer)
En plus, celui qui a essayé n'en mène pas large, il se retrouve plutôt con; et ne s'en vante pas.
Dommage qu’ils ne témoignent pas, eux même, directement.
L'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours... c'est intéressant mais ça ne compte pas!

Les bonnes expériences:
amis d'iccarre richard cross allègements garches vih
Il en existe beaucoup, mais l'avantage c'est que celle qui fait l'allègement se sent mieux, y compris dans sa tête... La motivation à témoigner diminue d'autant! Une seule phrase, témoignage, résume tout:

Parmi les patients de Leibo, certains ont rassemblé leurs témoignages dans un ouvrage, publié, d'une grande qualité esthétique; d'autres sont passés à la télé: que demander de plus ?

Les essais cliniques:
Ils sont menés par des 'investigateurs' ... chargés de veiller à ce qu'on ne raconte pas tout et n'importe quoi. Il faut lire les essais, lire les conditions d'admissibilité, et les réserves qu'écrivent les investigateurs: ce sont des témoignages certifiés.

Est-ce facile à lire et à comprendre ?
NON. D’abord faut les trouver, parfois il faut payer l'accès, et, c'est en anglais (technique). J'ai quand même fait l'effort de les rassembler TOUS et de les traduire TOUS.
Le dernier en date est : www.tinyurl.com/CHE-FASEB2, et, ici, sur ce blog.

Peut-on en tirer une ligne de conduite ?
OUI: il y a aujourd'hui 4 essais publiés, documentés et un en cours. 300 patients env. ça commence à faire du chiffre... On ne va pas attendre 1000 ou 10000 !
(La mono thérapie IP, validée par le rapport Morlat (ANRS), c'est 3 options différentes et ce n'est que 1200 patients ... ça donne un ordre de grandeur)
Mais ce n’est pas simple à faire ...
C'est pour cela que je regrette que personne ne s'y attèle et, que, par, défaut, j'ai mis en forme et à disposition de tous, une proposition, argumentée, à discuter avec son médecin.

Ligne de conduite se résume en 3 mots:

Efficacité, progressivité, CV rapprochées

- Bien vérifier l'efficacité d'une stratégie avant de passer à la suivante
- Y aller progressivement
- Contrôler fréquemment (pour éviter qu'une éventuelle réplication ne s'emballe)

Les témoignages individuels sont des cartes postales. Ils nous font percevoir un territoire.
Les essais cliniques sont une cartographie.

Pour reprendre un auteur à la mode: la carte a plus de valeur que le territoire...

L'itinéraire, c'est un chemin sur cette carte; au bout du chemin des cartes postales.
L’itinéraire fiable est rendu possible par la carte.
Le guide pratique 4/7, document le plus populaire, aura bientôt 1 an. Je le peaufine, mais, l'important reste intact. Si un jour nous disposons d'une RTU, la RTU sera accompagnée d'un "Guide Thérapeutique d'Utilisation", inspiré du GTU proposé par les instigateurs de la RTU, à l'avis du ministère.
Il est basé sur la même carte. Il vous mène au même endroit. Attendre un GTU (est-il écrit ?), c'est attendre que Marisol Touraine sache lire une carte...
Vaste programme...

Explorer un territoire nécessite un 'corpus conceptuel' et même l'apparition d'un nouveau concept. Ch. Colomb part vers l'Ouest pour trouver l'Est car penser que la terre est ronde, c'est nouveau.
Notre nouveauté, notre changement de paradigme, est simple:
Sur un virus sans mutation de l'intégrase (i.e. sauvage pour ce qui est de l'intégrase), les mutations sélectables par Dolutégravir mènent le virus à une impasse reproductive: la résistance n'apparait jamais. Avec 2 conséquences:

- L'efficacité est très supérieure à la verroterie habituelle
- L'efficacité est indépendante de la dose

Toute posologie maintenant l'indétectabilité est recevable. Comprendre la nature de la dépendance à la dose n'est rendu difficile que parce que nous sommes obnubilés par l'inefficacité des anciennes molécules. Cela nécessitera de modifier notre vision, mais les faits sont tenaces: le cap c'est l'indétectabilité, et on peut y arriver et la maintenir, y compris avec des posologies faibles.

J'étais bien à l'aise avec mon ICCARRE 1/7, en quadrithérapie, économique et efficace. Je dominais le monde. De cette hauteur, le panorama s'ouvre, d'autres pics sont à proximité. Je redescends dans l'obscure vallée polluée (le 7/7... beurk!), je pars à l'ascension d'un autre pic: il n'est pas supérieur, mais le chemin est sans embuches...

Et, moi, toujours en 1/7, le Lundi...

Bon Week-end et bonne bourre !


2015/11/21

DOLULAM et EACS-2015

DOLULAM et autres mono-bi thérapies: EACS-2015



Un de nos lecteurs pose la question:
Très bonne question ... Qui en appelle une autre:

En effet, 50 mg c'est un surdosage bien inutile.
Les 2 questions et les 2 réponses sont liées: ma discussion sur l'extraordinaire efficacité de DTG, qui est indépendante du dosage, en monothérapie, mène à sa conséquence logique:
-1 La monothérapie de Tivicay ®(DOMONO): c'est possible
-2 La réduction de dose (HYPO-DOLU): c'est possible

Tout découle de l'efficacité, indépendante de la dose, du DTG. Et comme l'un ne va pas sans l'autre, les mêmes cliniciens qui ont compris que la monothérapie est possible, comprendront, tôt ou tard, que la réduction de dose, en pratique: en cycle court, est possible. Cela va s'imposer... Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis: Même le Dr Molina s'est converti à la PreP: c'est tout dire!

Et, rétrospectivement, les nouveaux convertis comprendront ICCARRE. Et même s'ils ne le comprennent pas ... L'important c'est que la patiente, elle, a tout à gagner de cette compétition entre cliniciens.

Pour les cliniciens, indépendants, c'est même, d'ailleurs, leur seule et dernière chance d'exister: avec les injectables, plus questions d'expérimenter, indépendamment des firmes. Comment expérimenter le Cabotegravir en monothérapie injectable si le fabricant ne vous le fournit pas ? Vous allez acheter une bithérapie injectable et séparer les nanoparticules encapsulées avec vos petits doigts ???

Et ça, c'est le triomphe d'ICCARRE: le cycle court, avec une thérapie super efficace: la 4-T (quadrithérapie) de génériques ou Dolutégravir (et peut-être Bictégravir - GS-9883)... Qu'importe...

Moi aussi, j'ai viré ma cuti plusieurs fois pour réussir le 1/7: si on ne change pas son logiciel on devient obsolète.

Le bémol, c'est qu'il faut que Dolutégravir soit pleinement efficace... Donc qu'il n'existe aucune mutation (due aux INI de première génération: RAL et EVG): C'est bien pourquoi il faut éviter de prendre Stribild ® ou Genvoya ® .
Pour ceux qui ne les ont pas pris : Tivicay ® marche seul... Ça, c'est Christine Katlama qui va donner le coup de grâce, comme on le verra dans les prochains mois... Évoluer ou disparaitre...

EACS (et/ou mono-bi de DTG) : combien d’études: 1, 2 ... Non: 7 (pas moins...):
PADDLE, DOMONO, Rojas (Barcelone), Katlama (Salpêtrière), Hoqueloux (Orléans), Lamidol, Dolulam (sans compter Sword-1 et Sword-2). Les traductions sont disponibles ici.

Essai PADDLE


Présenté par le Dr Pedro Cahn (ici en discussion avec le Dr Cal Cohen, inventeur du 5/7)
HYPO-DOLU EACS 2015 monotherapie Tivicay Dolutegravir cohen pedro Cahn Paddle

Étude DOLULAM : DTG + 3TC en bithérapie de maintenance


HYPO-DOLU EACS 2015 Dolulam Dolutegravir Dr jacques Reynes Montpellier

Présentée par le Dr J. Reynes, cette étude pilote évalue un switch pour une bithérapie DTG 50 mg/3TC 300 mg, en une prise par jour, en maintenance.

Les résultats intermédiaires (S24) ont été présentés à l’EACS (27 patients). Patients plutôt âgés, lourdement prétraités.

Aucun échec virologique n’a été observé, 3 patients ont arrêté le traitement (2 pour effets indésirables) et 1 en raison d’une intensification suite à un blip [NdCh-E: pourtant un blip n'est pas une bonne raison pour changer de stratégie, mais bon...].
Les CD4 sont restés inchangés.


Rappelons-le: 95% des patients, stables et indétectables, sont en sur-médication inutile et délétère !

Les commentaires


Trito 23 novembre 2015 à 12:26


Anonyme 29 novembre 2015 à 12:42


Anonyme 13 octobre 2016 à 09:49


trito 15 octobre 2016 à 07:56


nico 19 octobre 2016 à 06:24


Charles-Edouard! 19 octobre 2016 à 10:42


Charles-Edouard! 19 octobre 2016 à 10:49




2015/11/14

Iccarre et réservoirs

Iccarre et réservoirs


(Nb: 2 billets complèteront ceci : Dolutégravir & réservoir et comment faire mesurer son réservoir)

Les candidats à l'allègement pourraient se voir opposer ce type de considération... Il convient de prévenir toute manipulation tendancieuse.

Les Septistes (les tenants du dogme 7/7, en maintenance) ont 2 'pseudo-objections':
1- il y aurait des 'critères' de réservoir pour prétendre à l'allègement,
2- l'allègement risquerait de remplir le réservoir.

Alimenter la peur, tel est leur crédo.

Aucun élément objectif, factuel, ne vient en support de ces incantations, bien au contraire.

Dans la rédaction du guide pratique 4/7, j'ai pris soin de ne pas faire intervenir le 'réservoir' comme condition d’éligibilité. Ce n'est pas un oubli. Je n'ai rien trouvé qui puisse le justifier... Je suis preneur... si ça existe...

Démontons le premier argument:

Les critères seraient du type: réservoir et/ou immunologique. Sont parfois proposés:
- ADN-VIH < 2,5 Log (pourquoi 2,5 ... où est la table de confusion ? Qu'elle est la sensibilité ou la spécificité de ce critère bidon ?)
- CD4 > 500 et Nadir > 200 et CD4/CD8 >1 : là c'est le comble: quand on lit avec soin la description des 94 de Garches (tous en succès avec le 4/7), on en aurait exclu 95 % ! (seuls 7% avait un ratio > 1 à l'entrée, c'est pour dire...)

Comment des gens qui n'ont aucune expérience de l'allègement 5/7 peuvent-ils construire une table prédictive et claironner pompeusement que si vous ne répondez pas à tel ou tel critère, vous risquez d'échouer. Comment identifier un critère prédictif de l'échec quand il n'y pas d'échec ? (ou si peu, selon les essais).

ICCARRE réservoir immunologie CD4 allègement Rouzioux critère septiste succès
Le tableau de l’étude ICCARRE-2 (94 patients) est limpide: 50 % avaient plus de 2,8 et 50 % avaient moins de 2,8; alors mettre la barre à 2,5, c'est la mettre si bas, qu'on aurait éliminé, à priori, plus de 50 patients... Et au nom de quoi, je vous prie ? Les 50 % et plus qui avaient plus que 2,5 LOG, et qui, comme les autres, ont réussi le 4/7, vous regardent avec étonnement. Du haut de cette pyramide la grande majorité des ICCARRIENs vous 'contemptent'... Et se marrent doucement...

Là, pour le coup, pour se faire mettre la barre, on se la fait mettre... Et sur toute la longueur

La définition, la quantification des réservoirs en est à ses balbutiements... Et le bénéfice clinique d'un réservoir faible, s'il en est, est mal établi.

Table confusion déconfusion critère sensibilité spécificité tricherie crédulité VIH corruption
Si critère il y a, alors construisez la table de confusion!
Les patients ont déjà fait un ELISA, on leur a expliqué les notions de sensibilité et de spécificité d'un test: ils ont compris. Et comprennent, par là même, qu'un critère dont on ne connait ni la sensibilité ni la spécificité, ce n'est pas un critère, c'est du vent!

Arrêtons l'enfumage: pas de table de confusion ? Alors... pas de critère!

Pour les primo-infectés, la dynamique du réservoir, à la mise sous traitement, abonde en faveur de l'initiation non-différée du traitement. Les autres, eux, s'en fichent car on ne sait pas comment faire pour réduire significativement le réservoir. (on ne sait d'ailleurs pas comment l'augmenter...)
Les médicaments n'ont pas d'effet au long court sur le réservoir: alors, pourquoi s'en gaver ?
La possibilité d'un 5/7 (voire mieux, 4/7...), est, elle, un bien meilleur argument en faveur de l'initiation non-différée du traitement.
Le 5/7 est même un argument 'pro-traitement' plus accessible et plus acceptable pour le patient, tous les patients, que les arguties sur le réservoir...

Démontons le second argument:

Pauvre patiente... On va vouloir lui faire croire qu'un rebond viral, de faible amplitude, remaitrisé dans les 2-3 mois max., renvoie le réservoir à des niveaux initiaux, d'avant traitement ! Ridicule!!

Retour au point de départ ? Vraiment ?? Il faudra le prouver avant de l'affirmer. Et ça... ce n’est pas joué...On sait déjà que c'est faux pour les petites interruptions (recherche, opérations chirurgicales, ...).

Effet indésirable du (rare) rebond viral ? Psychologiquement, oui... mais ce n'est pas la mort...
Et le réservoir... qu'aucun patient n'a jamais vu, ni ressenti... Un effet indésirable ? Vraiment ??

Leibowitch, et c'est le seul..., publie l'ADN cellulaire (une mesure du réservoir), en 7/7, avant l'entrée dans ICCARRE, puis, après au bout de quelques années de 4/7: pas d'augmentation notoire.

Je pense que l'argument est infondé, à la base, mais qu'importe...
Quand bien même l'argument serait fondé, il n'en resterait pas moins la constatation suivante:
Dans les essais à bras comparateur (Faucy, Breather) on a observé des rebonds de la CV dans les 2 bras (en 5/7 ET en 7/7). On a constaté plus de rebonds en 7/7 qu'en 5/7 dans chacun des 2 essais.
Dans les essais FOTO et ICCARRE aucun rebond en 5/7.

Les 7/7 ne furent pas plus à l'abri de ce supposé re-remplissage... Si je me trompe, merci de m'expliquer...

On peut anticiper la construction d'argumentaires 'marketing', à charge contre le 5/7, à l'initiative des septistes, qui ont un intérêt, d'argent ou de pouvoir, au 7/7.

Mais, à ce jour, rien de convaincant ... Ils y travaillent... C'est leur boulot... Ils sont payés pour !... Pour l'instant je n'ai rien vu...

Le patient attentif, lui, ne sera pas dupe... La lecture attentive des essais lui sera utile. On les trouve ici: www.tinyurl.com/maliberte, et, bien sûr, sur ce blog.

Le Guide pratique progresse... La foire aux questions s’enrichit. C'est le document le plus téléchargé. Je recommande de le présenter au médecin, comme base de discussion.
Et si l'on vous oppose 'le réservoir', vous savez maintenant ce qu'est la mauvaise médecine !

Pour moi-même, le 1/7 ICCARRE n'a eu aucun effet indésirable ... Sans le moindre blipounet, zéro de chez zéro. Ce fut le cas aussi de la très vaste majorité des 5/7 documentés...

En Hypo-Dolu, aussi, toujours indétectable. Et le réservoir ? Je l'ai fait mesurer... Si, si ... Ça me fait une belle jambe!

Bon Week-end et bonne Bourre !

2015/10/31

Stribild (tm): non merci!


Stribild ®: non merci!


Ouf, je l'ai échappé belle!

Mon médecin, pourtant plutôt nul, évoque Stribild ®, sans enthousiasme... Une vaste gamme d'effets secondaires... Et d'ailleurs, je ne le lui demandais pas... Ça comble la conversation.
L'idée d'essayer ne serait-ce que le modeste 4/7 avec un INI de première génération, me-too de Raltegravir, ne m'inspirait pas trop. (voir l'article hilarant sur les me-too-gravir, les copies à amélioration marginale).

D'autant que l'exposition à un INI de première génération (RAL ou EVG) expose à des mutations, qui, pour le coup, sont gênantes: elles facilitent la résistance aux INI de deuxième génération (dont DTG)

HYPO-DOLU EACS 2015 Barcelone monotherapie Tivicay Dolutegravir Rojas Barcelona Paddle
Les résultats de monothérapie de Tivicay ® sont en train de filtrer: 100 % de succès chez les patients naïfs de RAL ou EVG (c'est à dire jamais utilisateur d'Isentress ® ou Stribild ®). Dommage pour eux...

Les utilisateurs d'Isentress ® ou de Stribild ®, en deuxième ligne, n'ont rien à regretter.

Les arguments qui plaçaient Stribild ® en premier choix (parmi les 3 ou 4 recommandés en première ligne dans les recommandations thérapeutiques) étaient recevables. Le sont-ils encore ? En effet, l'avis de la HAS aurait dû interpeler patients et médecins:

Stribild ® coûte à la collectivité 950 Euros /mois. Mais sans possibilité d'allègement ni de simplification: ça fait 11400 Euros /an, sur au moins 20 ans (au moins 20, à cause des brevets de coformulation avec TAF), soit 228.000 Euros.
J'espère que ce calcul peut faire réfléchir les âmes effarouchées par le prix de Sovaldi ® : 45.000 pour un traitement qui guérit, lui, au moins. 3 mois de traitement et basta, c'est fini!
Stribild ® c'est à vie! Pas de rémission. Le piège parfait.

On aurait pu envisager des actions militantes pour que l’État mette le haut-là à ces hold-up sanitaires: l'avis de la HAS (pas d'avantage clinique, faible barrière à la résistance, ...) aurait dû suffire à justifier d’envisager son retrait partiel du marché, où, au moins à son déremboursement partiel (ou sélectif).

L'incurie de l’État, et du CEPS, n'a échappé à personne. Mais voilà... Gain de cause, Stribild ® est en voie de relégation. Plus personne n'en voudra en première ligne car l'impasse, qui était déjà perceptible est maintenant flagrante:

HYPO-DOLU EACS 2015 Barcelone monotherapie Tivicay Dolutegravir Katlama
Pour les patients qui n'ont jamais été exposés à ces INI de première génération, la monothérapie de DTG, en maintenance marche à... 100%. Les résultats sont intermédiaires (à 24 Semaines). Ils ont été présentés à EACS-2015. Voir les résumés en anglais . La traduction en français sera bientôt disponible.

Les équipes marketing de ViiV Healthcare ® vont aller le trompéter partout.

Gageons qu'elles oublieront de rappeler que l'effet de DTG, en monothérapie, continue plusieurs jours après l’arrêt, et que la demi-vie d'inhibition est de ... 4 jours.

Comme la cellule infectée ne survit pas si longtemps que cela, en pratique, l'inhibition est irréversible.

CQFD.

C'est simple: la cellule infectée meurt avant que DTG ne se détache de l'intégrase. (ceci est une simplification, pour illustrer le concept général)
4 jours d'inhibition de l'intégrase (au moins...)... Pourquoi se gaver de Tivicay ® tous les jours ?

Une bonne dose, une fois par semaine, et le tour est joué.

Bien sûr, si on a déjà pris Stribild ®, ce ne sera pas aussi simple...

Si, vous, vous ne l'avez pas lu dans les 'médias' que vous lisez, ne vous y trompez pas, dans les sièges sociaux, ça fait jaser. D'ailleurs ... Pourquoi ne l'avez-vous pas lu dans vos médias ? L'information gênerait-t-elle ? Elle est pourtant détaillée dans cet article sur i-base.

Moi, qui me souviens de mon refus de Stribild ®, je me satisfais, à postériori: j'ai eu raison de refuser Stribild ® et il en va de même pour Genvoya ®.

La position du CEPS, qui reflète la position relative des médicaments les uns par rapport aux autres, va pouvoir (devoir?) être réévaluée, puisque la position relative de Stribild ® va pouvoir (devoir?) être réévaluée...

La trithérapie à la papa: c'est fini ! Lire cet article sur i-base

Rappelons-le: 95% des patients, stables et indétectables, sont en sur-médication inutile et délétère !

Les commentaires


MajorLeague 13 novembre 2015 à 04:28


Charles-Edouard! 14 novembre 2015 à 01:02


MajorLeague 30 novembre 2015 à 02:41


Zyva 26 décembre 2015 à 07:13


Charles-Edouard! 26 décembre 2015 à 09:24