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2019/04/22

DTG-25 mg ep.1



Production en baisse, car je suis à fond dans Omnibus et le projet d'institut... Mais bon... Le blog s'enrichira d'autant

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DTG-25 mg episode #1

Par Charles-Edouard!

De la part d'un lecteur astucieux:


La discussion sur DTG 25mg va être intéressante, et, super importante avec l'arrivée annoncée des injectables, où tu vas pouvoir prendre demi-dose, sans risque d'oublier...

DTG 25mg: c'est le moment d'ouvrir le débat !


La science est la démarche qui nous évite de nous fourvoyer. (inspiré de Carl Sagan) La science est la recherche honnête de savoir à propos de la réalité (PZ Myers)

C'est l'art de se poser des questions, de bonnes questions. Ouvrons le débat sur un sujet inspirant, édifiant, excitant, et, salvateur. La toubib a le privilège de la prescription: choix des molécules, de la dose et du rythme. Ce privilège est dénaturé à force de ne pas s'en servir. Il est devenu insoutenable et le sera plus encore: les combos sont construits au seul gré du Lego industriel et financier, les doses choisies en dépit du bon sens, et le rythme, sans même tenir compte de la chrono-physiologie du virus.

Alors que la surmédication est patente, depuis l'arrivée de Tivicay ®, personne ne se pose la question: mais pourquoi diable tant de milligrammes: 50! rien que ça!!! Rien ne vient justifier un tel choix. Pourtant, le taux d'abandon, pour effets secondaires, est de 10 à 15 % à 3 ans, alors qu'à l'inverse la puissance antivirale est sans égale, et les échecs purement virologiques sont rarissimes...

Quand on est à ce point proche du ZéRo-échec, on peut légitimement se poser la question: ne s'est-on pas mis trop loin de la falaise...

Nous ouvrons le débat par cette question simple: d’où tenez vous que 50 mg soient nécessaires ? (en général, et pour moi, patient, en particulier)

Un de nos alliés se gaussait de ses collègues qui empoisonnent leurs patients à force trithérapie de DTG, alors, que lui, lui, fait de la bi et de la mono. A quoi je lui répondis qu'il était en tord tout autant pour ne s'être jamais posé le pourquoi du comment de ce 50 mg...

Voici comment nous allons exposer la question:
- le péché pharmaceutique originel : l'oblique et le S
- l'essai d'escalation est obligatoire mais ils s'en foutent
- EFV 600 mg un fâcheux précédent
- le traumatisme de la rosuvastatine multi dose
- DTG et le fameux cahier des charges
- DTG existe en 4 doses
- DTG-25 mg a été évalué et on ne vous en parle pas...

La maltraitance est si flagrante à nos lecteurs que le sentiment d'un complot ourdi contre nous et nos finances les envahit. Tenons nous-en aux faits:

Le péché pharmaceutique originel: l'oblique et le S


Le graal pharmaceutique: la courbe en S. On prête à Galien d'avoir formalisé l'observation suivante: l'esclave prépare l'opium pour son maître, insomniaque. Trop peu, c'est sans effet, à la bonne dose, il dort bien, trop dosé, il le tue. Sur une certaine plage, l'effet est à proportion. 2 fois plus et l'effet est doublé. D'où l'idée d'une droite oblique, avec, à son pied, une entrée en pente douce, et, vers ses plus haut, soit une saturation (c'est alors un médicament) soit une explosion (c'est alors un poison). C'est basique et primaire, certes, mais c'est un peu comme cela que ça marche, en général. Du nom de Galien, on nomme l'art de la préparation: la galénique...

Le Graal pour l'industrie pharmaceutique est de trouver cette courbe en S: une fois qu'ils ont la courbe, ils sont à peu près assurés de réussir leur coup, surtout en matière d'approbation réglementaire: c'est tellement canonique que leur exposé devant les autorités se déroulera sans encombre. Evidemment, après un premier obstacle: la toxicité.

Dans le roman à tiroir du Dolutegravir, vous aviez peut-être raté un épisode: ViiV (GSK) avait, initialement, un bien tout autre plan ... L'idée de base était de mettre sur le marché un INI lambda, à l'instar de Raltegravir ou Elvitegravir. Seulement voilà, il était par trop toxique. Voilà ViiV bien dans l'embarras... Rien que de vielles molécules dans le portefeuille et rien pour renouveler.

Une autre société, inconnue aux ARVs, mais connue par ailleurs (on y reviendra), Shionogi, Osaka, Japon, a un INI de 2 ième génération, bon candidat. Shionogi: des Kadors de l'inhibition! ViiV achète les droits moyennant 10% de ses actions (estimation : 2 milliards de dollars, quand même...) et des royalties (pourcentage inconnu, probablement élevé). Qui de Renault ou de Nissan a le pouvoir? En pratique ?? Là, c'est un peu pareil... ViiV est plutôt le faux-nez de Shionogi. Il faut réussir à tout prix l'introduction de Dolutegravir, il en va de la survie de ViiV.

La courbe d'efficacité, en S, signifie, qu'au delà de la zone linéaire, lorsqu'on double la dose, on ne double pas l'effet. Mais, ça coûte 2 fois plus... Vous avez un petit creux: vous mangez une petite banane, ça le fait... Mais bon... Juste... Alors vous mangez une seconde petite banane, histoire d'être tranquille. On se laisse tous piéger... Manger une petite banane était un excellent plan. La deuxième est un supplément d'âme, la part des anges. Pour un bénéfice très marginal, il vous a en couté 2 fois plus.

Le coût augmente linéairement, à proportion; l'effet recherché, lui, sature.

l'essai d'escalation est obligatoire mais ils s'en foutent


Une fois passé l'essai de phase I (toxicité), la réglementation oblige à un essai de phase II: l'escalation de dose. En pratique, la dose qui sera retenue fait partie des doses testées. S'il n'y a pas de bénéfice additionnel à augmenter la dose, il n'y a pas lieu d'augmenter la dose.

La FDA, qui, historiquement, a été instituée pour protéger la patiente impose ce formalisme. Par contre, au vu des résultats, ce n'est pas elle qui décide de la dose... L'industriel propose, la FDA dispose. Donc la FDA n'impose pas, formellement, de s'en tenir à la dose optimale.
L'industriel peut choisir de commercialiser une ou plusieurs dose(s). Face à plusieurs dosages possibles, l'industriel (on précise bien l'industriel) fait des choix, choix qu'il va optimiser en vue d'optimiser son revenu financier. Choix dont il va être dédouané, en principe, par la présence de 2 recours: la FDA (ou l'ANSM) peut refuser, et, in fine, le médecin peut ajuster la dose. La FDA fixe les règles du jeu à l'avance: le document est ici...

L'industriel pharmacien ne fait que proposer... La responsabilité du dosage est médicale, pas pharmaceutique. En pratique, le seul dernier rempart à l'empoisonnement par toxicité cumulée est la patiente elle-même.... Donc l'essai d'escalation n'est qu'un exercice formel, dont le fabricant peut aisément, au titre d'une excuse quelconque, ignorer les conclusions.

EFV 600 mg un fâcheux précédent


Je dois être à peu près le seul à relater cette triste affaire: voir ici ou alors cet article rageur: Optimisation de dose: une stratégie pour améliorer la tolérance et réduire les prix ​​des médicaments antirétroviraux, par Hill, Ananworanich et... Calmy! (sic)

L'essai de phase 2 indiquait clairement un avantage au dosage 200 mg. Il n'y avait aucune raison objective pour choisir 600 mg. Apparemment personne n'est d'ailleurs capable de dire qui a choisi 600 mg, dans quelle circonstances, et de quelle autorité. Chaque fois que vous la rameniez sur le sujet, on vous renvoyait dans vos 22 m. Jusqu'à l'essai ENCORE-1, sa validation par l'OMS, et la commercialisation du produit, ce dont personne, personne ne vous parle! Ils sont tous murés dans un silence complice... Avec DTG, c'est rebelote, mais, là, on connait les acteurs et leur rôle... De combien EFV est-il surdosé ? 2 fois? 3 fois ? 6 fois ? Va savoir... Avec DTG, on va à des multiples effarants: 2 fois, 5 fois, 15 fois, 25 fois ... Hallucinant!

Bon allez, on continuera une prochaine fois...

Dans l'actualité


- Levothyrox : l’étude qui donne raison aux patients: un simple re-analyse des essais. On fait l'essai, on laisse le fabricant en faire l’interprétation, et hop! la cata. Voir notre analyse sur Isentress HD et ses 1200 mg!

- L’infection par le VIH ne recule plus en France. A répéter les mêmes erreurs, on obtient les mêmes échecs. Le dépistage ciblé a atteint ses limites... En remettre un couche n'aura, à grand peine, qu'un effet marginal.

- Le dépistage du cancer colorectal est si chiant qu'il est en voie de délaissement. On se désole par avance des 'ventes' du préservatif remboursé. Une bonne intention, tournée au ridicule par l'administration...

- On apprend, grâce à un document Actupien, éclairant et sidérant à la fois, que le Gardasil, ce fâcheux vaccin si cher et si controversé est maintenant gratuit en CEGIDD. Si vous êtes à risque (ex. Jeune homo), c'est à considérer avec soin. Le rapport bénéfice/risque est à chier pour la population générale (filles et/ou garçons, qu'importe), par contre pour une personne au risque avéré, c'est une autre affaire.
Pour ma part, étant à risque élevé pour l'Hépatite B, je suis vacciné. Pas au point de réclamer, à corps et à cri la vaccination des nourrissons! Obliger à une intervention médicale au seul bénéfice d'autrui est un crime contre l'humanité (jurisprudence Nuremberg)

- On apprend, par la bande, une décision prise en catimini: le vaccin BCG, dont l'inefficacité n'aura été démontrée que sur le tard, n'est plus obligatoire pour les personnels de santé. Dans cette affaire à dormir debout, le scandale est si énorme qu'on aura voulu en sortir touche par touche, par la petite porte.
Aujourd'hui le BCG est enterré! Mais ça, ils ne vont pas le claironner sur les toits. Certains vaccins sont utiles, d'autre pas! Faut arrêter de raconter des conneries... Forcer à des vaccins inutiles voire dangereux, c'est mettre du gaz sur le feu et alimenter les anti-vax.

la surmédication est une chance si vous savez en tirer parti!



Les commentaires


Anonyme 23 Avril 2019


Charles-Edouard! 24 Avril 2019


Anonyme


Evaristo


Charles-Edouard!


Charles-Edouard!


TiTar


Anonyme


Charles-Edouard!