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2018/05/12

10 fois la dose!



Isentress HD®: 10 fois la dose!

Par Charles-Edouard!

Isentress HD®, surmédication programmée: 10 fois la dose!


Avec une stratégie 1/2 cachet, la patiente réduit de 2 et s'émerveille! Au lieu d'une dose massive, elle prend une 1/2 dose... massive! Comment juger d'une réduction sans savoir de combien on s'est fait avoir? Les études de phase 2 devraient nous éclairer... Pas du tout. Parfois pas publiées (ex. Efavirenz), elles sont systématiquement ignorées par le fabricant et les 'autorités': on retient toujours la dose maximale: je ne connais pas d'exception. Voilà comment on a 600 mg d'EFV, 600 d'ABC ou 50 de DTG: les essais montrent que c'est trop, mais on s'assoie dessus! A quoi bon faire des essais !!! A quoi servent les 'autorités' si ce n'est de chambre d'enregistrement.

La première surmédication est l'Extension Abusive d'Indication; on y reviendra... Une autre est de ne pas différencier attaque et maintenance. Citons l'ICCARRoPhobie, la MonoPhobie ou la DemiPhobie.

L'arrivée d'Isentress HD ® va révéler une spectaculaire augmentation de dose au seul profit d'une stratégie mercantile. Nous disons 10 fois la dose, et allons en faire la démonstration.

Avant la commercialisation d'Isentress HD à 1200 mg (sic), on anticipait une baisse de la dose.

Le marketing va profiter d'une possible baisse, en 2 fois par jour, pour décupler la dose afin de faire une prise en 1 par jour. La reformulation de Raltegravir en r-RAL montre un triplement (au moins) de la dose; les trop discrets essais pharmacocinétiques montrent que la dose est au moins 5 fois supérieure. Enfin, l'erreur méthodologique, à la Levothirox®, montre que ce facteur, d'au moins 5, sera de 10, en pratique. Et tout le monde n'y verra que du feu. Votre foie, lui, en fera les frais!

r-RAL : la preuve par Dutrebis®


RALTEGRAVIR pose un problème majeur de biodisponibilité, discuté ici. En maintenance, il y a 3 modes de prise: à la Merck (1 cachet 2 fois par jour), à l'allemande (2, 1 fois / jour), à l'italienne (croquer 2 cachets, 1 fois / jour). Le comprimé se délite mal dans l'estomac, sa seule opportunité de passer dans le sang, Puis passe dans l’intestin, ni vu ni connu, c'est comme si vous n'aviez rien pris! Si, disons, une prise sur 2 est ratée, et bien prenons 2 doses... Et à l’évidence, pas au même moment. C'est tout de même le même estomac... Alors pour sécuriser, on va monter fortement la dose, sans tenir compte de ce que la phase 2 validait le 100 mg!

Les galénistes de Merck vont savoir améliorer la biodisponibilité: ils n'en diront rien, ou plutôt, ils ne le mettront pas sur le marché... Français. Pour maquiller leur feinte innocence, ils font un combiné RAL/3TC. La Lamivudine à 150 mg et le RAL à... 300 mg, au lieu de 400: Dutrebis®, approuvé par la FDA et l'EMA. Non ?!! Si!!!

Merck fait la simple démonstration d'une biodisponibilité meilleure. Pas d'essai clinique, trop couteux: la collecte de données là où Dutrebis® aura été distribué pourra suffire au fabricant.

La Lamivudine est libre de droit, la dose de RAL est diminuée de 25%, donc, logiquement, sa mise sur le marché aurait été un manque à gagner pour Merck. Merck ne le commercialise donc pas et les associations de patients, sous perfusion, ne le réclament même pas!

r-RAL : le RALTEGRAVIR reformulé, meilleur, pas commercialisé...


La dose officiellement réduite, on va substituer 3TC par r-RAL, et faire avec le seul r-RAL.

L'opportunité est très belle: puisqu'on peut réduire la dose, assurer une meilleure biodisponibilité, on tout ramener à une dose unique quotidienne (QD), on espère défendre ses positions sur le marché, et, pour ce faire on va... monter la dose!

r-RAL : la preuve pharmacocinétique


Pour une concentration, juste avant la nouvelle prise, équivalente à l'ancienne, il faut monter la dose: elle est prise en une seule fois. Pour cause de demi-vie (6-9 heures), il faut donc multiplier par... 4. Par rapport à 400 mg (BID), il aurait fallu faire 4 x 400 soit 1600 mg (beurk...), au bout de 6 heures, il en reste l'équivalent de 800, et au bout de 12h, l'équivalent de 400 mg, c'est à dire ce qu'on avait avant... Tout va bien!
Sur le papier, 1600 mg c'est indigeste... Mais là, puisqu'on sait faire avec r-RAL (300 mg) ce qui était fait avec RAL (400 mg), alors seuls 1200 mg sont nécessaires. C'est beurk... Mais en 2 cachets de 600 mg, cela devient jouable. En prenant 1200 mg on ne se rend pas compte de ce que c'est comme de prendre 1600 mg de la formule précédente.

Évidement à 1200 mg de r-RAL, la patiente se prend un méchant boost: la concentration au pic va être 4 fois supérieure! 4 fois ! 4 fois ? Non, Charles-Edouard, tu oublies qu'on a amélioré la biodisponibilité de 25 %, donc ton pic va être non pas 4 fois plus haut mais 5!

Oh le vilain calcul! Allons voir in vivo. Merck l'a publié: étude multi dose des formulations de Raltégravir.

A première vue, le pic avec r-RAL semble légèrement supérieur à celui avec RAL. Il faut se méfier! C'est une échelle LOG! Donc le pic r-RAL est 5 fois celui de RAL!!!

r-RAL: 5 fois le pic !? Non... au moins 10!


Imagine si on multipliait par 5 le pic d'Efavirenz... C'est la dépression/suicide assuré: une surmortalité qui se verrait (et encore... on la cacherait bien...). Eh bien... Si on augmentait le pic d'EFV, on aurait les crétins habituels nous raconter, ce qu'ils font déjà, qu'il faut prendre à jeun, ou le soir ou 2 heures avant de se coucher, ou de changer de crémerie, etc...

A 5 fois le pic, on a compris le topo! Mais 10 fois ?! Ça vient d'où ? D'où tiens-tu cela ? 5, je vois... mais pas 10...

Patiente un peu, mon petit lapin... 5 c'est bien ce que tu auras vu... Parce qu'on te l'a habilement maquillé ainsi... Tu as vu, mais pas tout vu...

Pour bien voir, suivons de près le scandale du Levothyrox® (Merck, encore), que fabricant, cliniciens et 'autorités' (et la 'ministre' Buzyn) auront nié en bloc. Les uns sont habiles, les autres crétins crédules. Allons, les 'astuces' marketing, ça fatigue, on verra la prochaine fois... Prenez de l'avance et lisez le Dr Dupagne vraiment bio équivalent #1? et #2.

Dans l'actualité


- Extension Abusive d'Indication: Hypothyroïdie: certaines personnes traitées à tort. 3 millions prennent le Levothyrox®: une aberration absolue... On s'en étonne seulement maintenant ???

- Exercice imbécile de la médecine, l'homéopathie: nouvelles plaintes. La défense de ces charlatans? Poursuivre en non-confraternité. Qu'on tranche donc enfin sur le fond !

- Abacavir innocenté par ses contempteurs, malgré eux. Ils avancèrent camouflés, armés de poudre aux yeux, et la manoeuvre fut déjouée. Pour la patiente française, il n'y a pas de sur risque cardiovasculaire et l'hypothèse d'un mécanisme prend l'eau de partout. On y reviendra...

Le génie français


Il semblerait que la recherche française fasse des découvertes fondamentales:
- Descourt / Benkirane et leur marqueur du réservoir: CD32a is a marker of a CD4 T-cell HIV reservoir
- Delelis avec sa mutation 3'PPT
- Estaquier, interviewé ici, et son travail publié : L'anti-caspase Q-VD-OPH empêche la progression vers le SIDA chez des macaques



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bon Week end, bonne bourre et pas trop de médocs ... Hein?

2 commentaires:

  1. Anonyme17/5/18

    Des nouvelles de Colibri.

    Après prise de un Tivicay par semaine depuis février 2018...Cv indétectacle et cd4 au-dessus de 450.
    Donc pour le moment la rémission continue.

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    Réponses
    1. Bravo Colibri!

      Ton témoignage tombe à pic. La réduction poussée avec DTG (ex. 2/7 ou 1/7) donne des résultats déconcertants. Parfait chez les uns et des échecs aussi! (dont moi...). Il y a donc une variabilité que l'on ne comprend pas bien...

      Il faudrait pouvoir faire le point. Tu peux, dès à présent, te manifester auprès de Leibowitch qui tient une comptabilité utile.

      Sinon, à l'occasion, propose un historique de ton parcours qu'on puisse avoir une vision d'ensemble. Tu fais Mono-DTG en 1/7, n'est-ce pas?

      En tous les cas, les CV rapprochées s'imposent!

      ce blog n'est pas un conseil médical

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